• La guerre d'algerie: l'exode le plus poignant de notre histoire

     Je vous rappelle que tout est issu d'archives, toutes plus bouleversantes que les autres, que cette guerre s'est fini en 62, même moi, je n'avais pas tout compris, déjà le discours de de Gaulle ; "je vous ai compris"(une partie des gens seulement), j'en parle même pas.

    j'ai du sélectionner,tranché, choisir ce que j'allai mettre, on pourrait en mettre 10 pages même plus, et, surtout, si vous voyez quelque chose de pas juste ou a rajouter, dites le moi SVP

    19 mars 1962 : l'exode le plus poignant de l'histoire de France

    Bonjour,

     

    « Il y soixante ans, la tragédie de l'Algérie française prenait fin par l'exode massif des pieds-noirs vers la métropole. Concentrant sur eux l'opprobre attachée, désormais, au passé colonial de la France, ils virent leur histoire caricaturée, niée ou inversée.

     

    3 juillet 1962 : le général de Gaulle reconnaît officiellement l'indépendance de l'Algérie. Deux jours plus tard, à ORAN, environ quinze cents Européens seront massacrés ou ENLEVÉS dans l'indifférence générale de la métropole. Pour elle, la page de l'Algérie est tournée.

    Trois mois auparavant, le 8 avril, 17,5 millions d'électeurs métropolitains Les européens d’Algérie n’ont pas été consultés, soit 90,7 % des suffrages exprimés, ont approuvé par référendum les accords d Évian, signés le 18 mars, cédant l'Algérie au FLN. 7,7 millions se sont abstenus. Seuls 1,8 million d'électeurs ont voté non .

     

    En cet été 1962, les Français ne songent qu’à partir en vacances. Ils n'ont que faire du drame d'Oran. De même, n'ont-ils que faire, à de rares exceptions près, du sort de leurs compatriotes d'outre Méditerranée qui, ayant dû abandonner précipitamment leurs foyers, leurs biens, leurs morts, leurs souvenirs, débarquent, hagards, apeurés, démunis de tout. Pas le moindre regard de compassion. Au mieux, une indifférence glaciale.

     

    Froideur, également, des autorités. N'ayant envisagé, contre tout réalisme, que l'arrivée de centaine de milliers de réfugiés - sur une population d'un peu plus d'un million .

    celles-ci n'ont prévu que des structures d'accueil réduites au minimum. Or, en quelques semaines, c'est un demi-million de personnes qui ont fui l'Algérie dans les pires conditions. Elles sont hébergées à la hâte dans des casernes, des écoles, voire de simples camps de toile.
    Cette imprévoyance matérielle, à laquelle s'ajoute, bien souvent, la malveillance de certains fonctionnaires, ne sera compensée par aucun geste, aucune parole officielle susceptible de répondre à la détresse morale de ces malheureux.
    L'exemple est donné par le chef de l'État.

     

     Jamais, il n'exprima le moindre mot de sympathie pour les Français d'Algérie.

     


    Silence, aussi, des  intellectuels .
    Silence, enfin, des Églises. Cela valait mieux car lorsqu'elles le rompaient, c'était généralement pour condamner moralement les victimes et les blessures de l'exil s'ajoutaient celles, plus profondes encore, causées par l'opprobre dont ils étaient maintenant l'objet.
    En effet, aux yeux d'une majorité de Français de métropole, les pieds-noirs n'étaient, grosso modo, que des « colons » qui s'étaient enrichis en faisant « suer le burnous "
    Forgée, peu à peu, tout au long des huit années du conflit algérien, cette image a fini par s'imposer à eux comme une vérité.

    (d’ailleurs,les pieds noirs ont détruit leur meubles, leurs objets, leur voiture en les brulant , bref, tout ce qu'ils ne pouvaient pas emporter, ce fut très dur , pour ceux qui avaient un commerce ou qui étaient propriétaire,, leurs biens, ils les ont vendus a des prix dérisoires, très très bas (bien rendu par le film, le coup de siroco)) et c'est véridique!!

     

    En dépit d'un vif sentiment d'injustice face à cet opprobre, nombre de  rapatriés  resteront longtemps silencieux, mettant toute leur énergie à rebâtir une existence nouvelle.

     

    désarroi d'autant plus profond que, résultat d'un brusque renversement à 180 degrés, cette culpabilisation a succédé à une longue période où la République n'eut de cesse de chanter leurs mérites.

     

     

    ·         Marseille, 1962 : le cauchemar des rapatriés d'Algérie

     

    ·          ·         *"Qu'ils aillent se réadapter ailleurs." Cette phrase, prononcée en juillet 1962 par Gaston Defferre à propos des rapatriés d'Algérie, les pieds-noirs ne l'ont pas oubliée.

    Cinquante ans plus tard, ils continuent de vouer une rancune tenace à l'ancien maire de Marseille.

    . Mais, en cet été qui voit transiter par sa ville plusieurs centaines de milliers de Français d'Algérie, Gaston Defferre ne fait que relayer l'opinion de la plupart de ses administrés.Il n'était pas obligé.

    En juin 1962, Marseille étouffe littéralement sous l'afflux des rapatriés d'Algérie.  

     

    ·         Des autorités dépassées


    Début juin, alors que, chaque jour, plusieurs paquebots - quand ce ne sont pas des cargos, des pinardiers ou des chalutiers - débarquent des milliers de réfugiés, le centre d'accueil établi à leur intention ne compte ainsi que huit employés.

    Devant ses locaux,  les files les d'attente finissent très vite par bloquer la circulation. La délégation régionale des rapatriés de Marseille, dépendant du secrétariat d'Etat des Rapatriés alors dirigé par Robert Boulin, n'a par ailleurs prévu, au tout dernier moment, que deux centres de transit : l'hôtel Bompard, à Endoume, et la cité HLM de la Rouguière, réquisitionnée alors que sa construction n'est pas entièrement achevée. Dans les appartements qui n'ont pas encore de portes, sur des lits de camp fournis par l'armée, on ne pourra cependant entasser plus de 3 000 personnes à la fois.
    « Au total, seuls 90 000 rapatriés, sur les 450 000 qui ont débarqué à Marseille en 1962, ont pu être pris en charge par les autorités,  . Les autres ont été contraints de se débrouiller par eux-mêmes, et d'aller à l'hôtel, même si certains ont aussi pu compter sur la solidarité des associations. »
    Pour suppléer des autorités débordées, a en effet été créé, dès le mois de mars 1962, un « Comité de liaison des organismes participant à l'aide aux Français rapatriés d'outre-mer », présidé par un ancien président de la chambre de commerce de Marseille,. Réunissant notamment des bénévoles du Secours catholique, de l'Accueil protestant ou du Fonds social juif unifié, et coordonnant les aides spontanées des Marseillais, il propose au moins autant de lits que la délégation régionale, soit 3 000 environ, répartis entre une quarantaine de centres ; le Secours catholique gère également une pouponnière sur le port, ainsi qu'une garderie à la gare Saint-Charles.

     

     

    Durant l’année 1962, près de 650 000 personnes quittent l’Algérie pour se replier dans leur grande majorité en France. C’est un épisode inédit par son ampleur : en quatre mois, il y a autant de réfugiés qu’en cinq ans, au moment des précédentes migrations liées à la décolonisation française. Ce mouvement imprévu et brutal se déroule entre les accords d’Évian et les premiers mois de l’indépendance de l’Algérie. Après une présentation historique des différentes populations concernées par cet exode — des Européens d’Algérie aux pieds-noirs, des indigènes israélites aux juifs d’Algérie, des Français de souche nord-africaine aux Français musulmans rapatriés —, les facteurs de cette migration politique sous contrainte, dans le cadre de la décolonisation de l’Empire français, sont exposés.

    Si pour les pieds-noirs et les juifs d’Algérie, l’exode est la conséquence de l’action de l’Organisation armée secrète (OAS), de l’insécurité générale et de l’ambiguïté de leur place dans la future Algérie indépendante, en ce qui concerne les harkis, ils sont tués.

    C’est dans un climat frôlant l’anarchie que se déroulent l’exode imprévu des Français d’Algérie et le transfert, néanmoins limité, des auxiliaires coloniaux. Tout en étant une population hétérogène, ils constituent, en se réfugiant et se réinstallant en France, ce que l’on nomme désormais « les rapatriés d’Algérie ». Les pouvoirs publics français chargés de leur accueil se heurtent à la problématique de leur dénomination qui constitue un véritable imbroglio sémantique alternant entre les notions de rapatriés, repliés et réfugiés. Ils doivent relever de nombreux défis liés à leur installation sur le territoire national : l’organisation d’une administration d’accueil spécifique, la résolution des problèmes de saturation des logements et d’emploi. À travers la hiérarchisation des rapatriés, cette prise en charge fait apparaître une certaine continuité dans les représentations coloniales héritées de l’Algérie coloniale : reclassement prioritaire des pieds-noirs, spécificité des Juifs d’Algérie et marginalisation des quelques harkis. Ce "truc" se veut une synthèse, dans une perspective comparative, des conditions de départ d’Algérie et d’accueil en France de ces populations. 

    L'hostilité des dockers, des chauffeurs de taxi


    Certains Marseillais témoignent donc leur solidarité aux rapatriés. Mais ils restent minoritaires. Au sein du Comité de liaison, les syndicats brillent ainsi par leur absence. Et notamment la CGT, alors toute-puissante à Marseille.

    « Les communistes ont d'emblée affiché une forte hostilité à l'égard des rapatriés d'Algérie, collectivement accusés d'être autant de gros capitalistes, de racistes qui avaient fait «suer le burnous», et méritaient ce qui leur arrivait », 

     

    Sur le port, à l'été 1962, les dockers, tous encartés CGT, ont ainsi peint sur des banderoles des messages de bienvenue tels que « Pieds-noirs, rentrez chez vous » ou « Les pieds-noirs à la mer ».

    Débarquant des milliers de caisses contenant du mobilier et d'autres biens en provenance d'Algérie, les employés du port en dérobent près du quart, et laissent pourrir dans l'eau une bonne partie du reste, détruisant ce qui constitue à leurs yeux une opulence bien mal acquise.


    Mais les militants communistes n'ont pas le monopole des mauvaises pratiques enregistrées à l'encontre des rapatriés en cette année 1962. Les taxis, qui se pressent aux abords du port et de l'aéroport, augmentent ainsi leurs tarifs de façon abusive. C'est aussi le cas de nombreux hôteliers, dont les établissements ne désemplissent pas :

    fin juillet, il ne reste à Marseille qu'une cinquantaine de chambres disponibles, sur les 12 500 que compte alors la ville. Pour les pieds-noirs, qui en occupent la plupart, les tarifs ont souvent doublé, voire triplé, par rapport aux mois précédents. De même, bien des agences immobilières augmentent les prix des locations ; certaines vont jusqu'à faire payer le pas-de-porte aux nouveaux arrivants, quand elles ne refusent pas tout simplement de louer aux pieds-noirs.


    Face à cet accueil plus qu'hostile, ces derniers tentent de s'organiser : chaque jour, des centaines d'entre eux se retrouvent place de la Bourse - devenue en 1970 la place du Général-de-Gaulle -, où deux bars sont alors tenus par des rapatriés d'Algérie. On échange des informations, on trouve parfois un emploi, un logement. Du matin au soir, la place ne désemplit pas, et des heurts interviennent à l'occasion avec des chauffeurs de taxi, qui estiment qu'on les empêche de circuler et de travailler.


    La police marseillaise elle-même a en effet fini par développer des sentiments peu amicaux à l'encontre des rapatriés d'Algérie. Il faut dire qu'avec leur arrivée, la criminalité a explosé dans la ville. Au cours de l'été, plusieurs fusillades opposent les forces de l'ordre à des « gangsters venus d'Algérie
    », rapporte la presse . Ce qui est faux.

    dans la seule journée du 28 juin, huit hold-up ont lieu à Marseille, les malfaiteurs se réclamant systématiquement de l'OAS. En réalité, il s'agit d'autant de vols purement crapuleux, dus aux membres de la pègre d'Alger et d'Oran, elle aussi rapatriée à Marseille. Mais le climat se prête aux amalgames : déjà « racistes » et « profiteurs », les pieds-noirs deviennent aussi des  voleurs.

    Il fallait le savoir.

     

    19 mars 1962 : l'exode le plus poignant de l'histoire de France c'est pas peu dire.

     

    .

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :